Comment trouver sa voie quand on a un profil multipotentiel ? Avec Sonia Valente, coach en reconversion professionnelle

Juriste en droit du travail dans une PME, dans la région bordelaise, Sonia Valente a décidé de changer de carrière. Ce poste ne correspondait finalement pas à ses aspirations (cadre rigide, et la matière en elle-même, le droit, qui ne l’intéressait pas plus que ça). « Ce n’était pas un métier qui me donnait envie de me lever le matin », confesse-t-elle. Alors, en 2017, la jeune femme change tout. Elle prend surtout le temps de bien se connaître pour identifier ses aspirations. Et elle devient coach en reconversion professionnelle, copywriteuse. Une multi-potentielle assumée qui a beaucoup à vous apprendre…

Sonia Valente photo pour conseil storytelling
D’abord juriste en droit du travail dans une PME, dans la région bordelaise, Sonia Valente a décidé de changer de carrière.

Pour écouter l’interview de Sonia, cliquez sur le lecteur audio ci-dessous :

Épisode n°11 : Comment trouver sa voie quand on a un profil multipotentiel ? Avec Sonia Valente, coach en reconversion professionnelle et copywriteuse Les Divergents

Voici votre résumé de l’interview de Sonia Valente, pour les plus pressé(e)s d’entre vous :

Sa première carrière de juriste, c’est un choix par défaut. Sonia Valente ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait faire. Elle s’est laissé influencer par les conseils de son entourage. Comme tant d’autres. Alors, go vers la fac de droit. Bonne élève, elle pensait que tout deviendrait plus clair plus tard. Ce ne fut pas le cas…

Une fois en poste dans sa PME, elle n’est pas vraiment heureuse. Ni franchement malheureuse, non plus. Beaucoup, pense-t-elle, aimeraient bien être à sa place. Pensez-donc, un job à Bordeaux, en CDI, dans de bonnes conditions de travail (15 minutes de trajet seulement), des collègues cool. Mais… elle ne s’éclate pas.

Elle reçoit des signaux d’alerte qui ne trompent pas

Au fil du temps, l’envie de bosser s’étiole. Pas de motivation pour le job. Elle aime simplement rejoindre ses collègues qu’elle apprécie. Ses yeux brillent… quand elle croise la route d’autres gens qui, eux, ne cachent pas leur passion pour leur métier. Elle, ce n’est pas le cas. En plus, elle est souvent malade. « Comme si mon corps essayait de m’alerter », se souvient-elle après coup.

Elle veut franchir le pas. Tenter autre chose. Mais elle n’ose pas. D’où vient le déclic ? De plusieurs facteurs.

Un bilan de compétences ne suffit pas.

D’abord, Sonia rencontre des personnes qui, elles, ont quitté leur job : « Même si elles galéraient, elles étaient en phase avec ce qu’elles faisaient, elles étaient épanouies. Alors, je me suis dit : pourquoi pas moi ? » En plus, ses valeurs collent de moins en moins avec l’orientation prise par son entreprise. Elle demande une rupture conventionnelle et l’obtient. « Quand j’ai fait ma demande, personne n’a été surpris », dit-elle. C’était en 2017. Elle part vers l’inconnu. Sans idée précise.

Justement, pour se donner un cap, elle fait un bilan de compétences. Mais ça ne l’aide pas plus que ça à y voir plus clair. Elle a besoin d’un travail de fond, introspectif. Ce qui, pour elle, n’est pas le cas avec le bilan de compétences, qui la renvoie vers une carrière dans les RH.

Il faut vaincre cette satanée peur…

Bon, OK, Sonia se résout. Elle passe des entretiens pour des jobs en RH. Et c’est là que le déclic –salutaire- se produit : « C’est lors d’un entretien d’embauche que j’ai reçu le coup de massue. Je me suis dit : “Mais qu’est-ce que tu fous là, tu es en train de refaire les mêmes erreurs que dans le passé, pour tes choix d’orientation”. J’ai dit stop, t’arrêtes tout. J’ai réalisé que j’avais peur de ne pas trouver un emploi, peur de ne pas y arriver. J’ai enfin commencé mon travail introspectif. »

Comment fait-elle ? Elle lit. Beaucoup. Des livres sur l’entrepreneuriat, l’économie, le développement personnel, etc. Parmi ces bouquins qui l’aident, il y a “l’Alchimiste” et “La force des discrets”. « Ce livre a modifié ma façon de me percevoir, il m’a fait me poser les bonnes questions, analyse Sonia. Il m’a appris à me connaître. Plus que de chercher une voie, il fallait que je fasse le travail nécessaire de connaissance de soi. » Pour que ses traits de caractère deviennent une force.

Elle découvre le métier de coach, qui l’attire.

Un travail qui dure sept mois. Mais il est essentiel. Elle prend le temps de rencontrer d’autres personnes, d’horizons variés. Qui l’inspirent. De là, émergent deux prises de conscience. Sonia adore être au contact des autres. Et elle aime écouter, rendre service.

Elle découvre le métier de coach, qui l’attire. Elle décide de se faire coacher pour confirmer son choix d’orientation : « Je voulais me faire accompagner pour être certaine que je ne choisissais pas cette voie pour de mauvaises raisons. » Et elle trouve la réponse. C’est ça. C’est le bon job.

C’est même plus précis. Elle se rend compte qu’elle veut accompagner des femmes qui souhaitent se reconvertir. Pour les aider à construire un -ou des- projets professionnels. Elle veut aider celles qui en ont marre de leur job. Car elles n’y trouvent plus de sens. Car elles s’y ennuient. Ou elles souffrent d’un déséquilibre vie privée / vie professionnelle.

Comment Sonia s’y prend pour construire SA méthode

Sonia reste très méthodique. Alors, elle se renseigne sur les organismes de formation. Elle contacte des anciens élèves, des coachs professionnels pour avoir des retours.

Sa formation lui assure sa légitimité : « J’avais besoin de comprendre ce qu’était ce métier. D’en saisir les rouages, la posture. Et surtout, d’avoir une boîte à outils qui me permette d’accompagner les personnes dans les meilleures conditions. » Avec le recul, elle ne regrette pas son choix. Même si elle est consciente que ce métier de coach exige une remise en cause, une veille permanente.

Un rêve, une envie, qui lui servent désormais.

Une fois son diplôme en poche, il lui faut se lancer. Et trouver des clients. Sonia se forme au marketing digital. Elle construit son positionnement. Elle interviewe beaucoup de femmes pour comprendre leurs blocages dans leur envie de reconversion. Elle interroge aussi des psychologues. À partir de toute cette matière première, de sa propre expérience, Sonia construit sa propre méthode.

Pour assurer sa promotion, elle compte sur son site web. Elle a toujours rêvé d’être scénariste. Une envie qui lui est utile désormais. Car elle peut exploiter son imagination foisonnante. Elle la met à profit dans sa stratégie de contenu pour son site. Et elle écrit des articles pour des magazines, pour se faire connaître. Elle termine même son projet de bouquin (un roman).

Les qualités que les employeurs recherchent désormais…

Sonia a mis du temps à se connaître. À assumer ses traits de personnalité. Et à parvenir à en faire une force. Elle est discrète, réservée, multi-potentielle ? OK, pas de souci. Ce sont des qualités.

Il y a une autre réalité pas toujours facile à assumer en France. On nous impose très tôt de trouver notre voie. Et ça, à Sonia, ça lui met une pression énorme. Être expert dans un domaine, ça ne correspond pas à sa personnalité. Là aussi, ce sont les livres qui la libèrent de ce que nous apprend l’école, de la pression de la société. « En étant multipotentielle, je me rends compte que je m’adapte très rapidement. Le fait d’apprendre ne me dérange pas, j’ai beaucoup d’imagination. Je réalise que ce sont des compétences de plus en plus recherchées. La spécialisation est en train de se perdre. »

Une autre passion se dévoile

Ses nouvelles expériences révèlent une autre passion pour le copywriting (l’art d’écrire pour vendre). Elle choisit… de ne pas faire de choix. Alors, elle assume ses deux orientations professionnelles. Elle est coach en reconversion professionnelle pour les femmes et copywriteuse.

Les leçons à retenir pour vous ? Sonia estime que dans votre vie, il ne faut pas vous presser, contrairement à ce qu’elle a fait la première fois : « Il faut vraiment prendre le temps de bien se connaître. Ce travail en amont est hyper important. C’est en se connaissant qu’on pourra bien orienter ses choix. Et qu’on ne se fermera pas des portes. »

Dit autrement, il faut s’identifier soi, avant d’identifier la voie qu’on veut suivre.

Et Sonia garde toujours cette citation en tête, comme une piqûre de rappel : « La connaissance de soi est un grand pouvoir qui nous permet de comprendre et de bien orienter notre vie », de Vernon Howard. Tout est dit. Et ça colle parfaitement avec ce qu’a découvert Sonia…

Les histoires de divergents, vous aimez ? Tous ces gens qui ont le courage de suivre leurs convictions, ça vous inspire ?
Alors vous allez adorer l’histoire de Jean-Pierre, qui a préféré plaquer une carrière toute tracée dans l’industrie pour se lancer dans l’humanitaire.
Écoutez-le tout de suite ici.

Damien RICAUT, storyteller